Devenez Partenaire

En devenant partenaire du Comité Français pour la Sauvegarde de Venise, nos mécènes grands donateurs, individuels, ou institutionnels, associent leur nom à la sauvegarde et à la préservation de Venise.

Nous vous présentons quatre exemples de partenariat entre le Comité et des entreprises privées ou des institutions culturelles majeures:

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Restauration des chevaux de Saint Marc

Les Chevaux de Saint-Marc, unique quadrige antique en bronze parvenu jusqu’à nous, après avoir orné le Circo Massimo à Rome puis l’Hippodrome de Constantinople, sont depuis près de huit siècles le point focal de la Place, attirant les regards tant par leur majesté pensive que par leurs discrets reflets d’or. Jugés trop fragiles pour rester exposés aux intempéries et à la pollution, ils ont été installés voici une trentaine d’années à l’intérieur de la Basilique et substitués sur la façade par des répliques qui, sans prétendre rivaliser avec un chef d’œuvre de la sculpture occidentale, jouaient dignement leur rôle. Or, en traversant la place, un Vénitien d’adoption pouvait aisément se rendre compte que leur présence se faisait au fil des années de plus en plus discrète, jusqu’à devenir pratiquement invisibles lorsque, devenus presque complètement bruns, ils ne se détachaient plus sur un fond de verrière brune.

Nous touchons là à une problématique qui concerne toutes les statues des places d’Europe: les copies qui les remplacent à cause de la pollution doivent-elles être méprisées et abandonnées à leur sort, ou bien devons-nous veiller à ce qu’elles constituent des substituts plausibles? Optant pour le second point de vue, nous avons proposé aux Procurateurs de Saint-Marc, qui veillent sur la Basilique, de financer cette restauration, ce qu’ils ont accepté avec joie malgré un passé napoléonien en l’occurrence un peu embarrassant.

Passant ensuite à la recherche de mécénat, nous avons pensé qu’Hermès, sellier historique et emblématique, serait le sponsor idéal. Une amie, membre du Comité, Madame Henri Bouilhet, s’est chargée d’en parler à Jean-Louis Dumas: c’est sans doute la dernière décision prise par ce grand chef d’entreprise, qui était également un homme de culture, avant de devoir se retirer atteint par une grave maladie. Et il revint à  son successeur, Patrick Thomas, d’inaugurer cette restauration rapide et très réussie, avec le président de notre Comité et le Premier Procurateur de Saint-Marc, Giorgio Orsoni, aujourd’hui maire de Venise. Les travaux ont été réalisés sous la direction de l’architecte de la Basilique, Ettore Vio, après approbation du projet par la Surintendance des monuments. L’inauguration, dont le hasard a voulu qu’elle coïncide avec celle du magasin Hermès, a donné lieu à une brillante réception dans la Cour d’honneur du Palais des Doges, en présence de Madame Reina Dumas et d’une trentaine de membres de la famille Hermès qui nous avaient fait l’amitié de dîner la veille chez Jérôme Zieseniss.

Soutien annuel pour la restauration de plusieur
salles du Palais Royal de Venise

Grande mécène américaine vivant en France, Florence Gould a eu l’intelligence de continuer à faire vivre son nom à travers une fondation qui est principalement consacrée à la France et à son rayonnement, mais dont elle a eu le soin de confier l’administration à des avocats américains, ce qui constitue un gage d’indépendance et d’objectivité. Le célèbre marchand de tableaux Daniel Wildenstein, avec lequel le père de Jérôme Zieseniss était lié depuis le temps où ils avaient été les élèves de Focillon à l’Institut d’art et d’archéologie de Paris, se chargea d’exposer au Conseil d’administration de la Fondation Gould, dès 1999, les projets de notre Comité concernant le Palais Royal de Venise, d’origine Napoléonienne, donc française…

 

Avec la sagesse qui la caractérise, la Fondation Gould décida de faire un premier don, d’un montant modeste, afin de prendre contact; elle le fit suivre six mois plus tard d’une visite à Venise conduite par son Président, John R. Young. Venus constater sur place l’intérêt de cet ambitieux projet visant à recréer et à ouvrir au public pour la première fois le seul palais royal néoclassique intact en Italie, et ayant rencontré tant les autorités italiennes compétentes que les personnalités soutenant l’action de notre Comité, le président et les administrateurs de la Fondation Gould décidèrent d’accorder un soutien annuel de cent mille dollars (correspondant au moins à cent mille euros actuels), sur une première période de trois ans. Par la suite, ce soutien a été renouvelé, jouant par sa régularité un rôle irremplaçable dans le développement de l’action du Comité français pour la sauvegarde de Venise. Ont notamment été restaurés par les techniciens de la Corest, grâce à ce mécénat éclairé le Sottoportego San Geminiano – situé au centre de l’Aile Napoléonienne, il donne accès à la Place Saint-Marc et au musée Correr et est aujourd’hui encore le seul des portiques de la place qui ait retrouvé son éclat et sa dignité – , le grand escalier d’honneur, la Salle à manger ovale du Prince Eugène de Beauharnais et l’Antichambre de l’Impératrice.

Restauration des tissus du Palais Royal de Venise

L’avvocato Alessandro Favaretto Rubelli, à la tête depuis de nombreuses années d’une maison de tissus vénitienne de renom, a su la transformer en un groupe international leader tout en conservant ses traditions de haute qualité. Ses ateliers ont également développé une remarquable expérience dans la reproduction à l’identique de tissus anciens, tout en intégrant les normes d’ignifugation qui sont imposées aujourd’hui dans les musées et les palais ouverts au public.

 

Or le Palais Royal de Venise comporte des appartements qu’habitèrent successivement le Vice-Roi Eugène de Beauharnais, l’Impératrice Elisabeth d’Autriche “Sissi”, l’archiduc Maximilien futur empereur du Mexique, les rois d’Italie. Il va sans dire que les précieux damas qui ornaient ces pièces n’ont pas résisté au temps. Pourtant, certains responsables, historiens d’art de stricte observance, attendaient de nous que nous financions la restauration de ces tissus. S’agissant d’étoffes aux couleurs fanées, dont la trame est fragilisée au point de comporter de nombreux trous et de se déchirer à la suite d’un simple contact, le mot restauration est inapproprié: il est tout au plus  possible, au terme d’interventions complexes et très coûteuses, de stabiliser leur état de dégradation, à condition bien sûr de ne plus les exposer à la lumière. Notre projet étant de rendre son éclat et sa vie au Palais Royal de Venise, nous avons finalement pu obtenir un accord sur la substitution des tissus, grâce à l’intervention de la Surintendante des Monuments, l’architecte Renata Codello. Un argument de poids a résidé dans le fait que Monsieur Favaretto Rubelli avait décidé de faire retisser les damas à l’identique et de les offrir. Une anecdote à ce sujet: lui faisant visiter les pièces largement dévastées que notre Comité avait entrepris de restaurer, Jérome Zieseniss expliquait que ces appartements constitueraient l’anneau manquant de l’histoire des arts décoratifs à Venise, entre la fin de la Sérénissime en 1797 et la création de la Biennale en 1895, le siècle qui les séparant semblant culturellement vide à l’exception du mythe littéraire de la mort à (et de) Venise. Homme de culture, le grand chef d’entreprise écoutait en hochant la tête. Mais, reprit le président du Comité, ceci ne concerne qu’une élite cultivée; pour le grand public, objet de toutes nos attentions, ce seront les appartements privés de “Sissi” à Venise. “J’offre tous les tissus du Palais Royal” conclut l’Avvocato.

Restauration de la Salle à manger d’honneur du Palais Royal de Venise

Première organisation privée mondiale pour la préservation du patrimoine architectural, le WMF est présidé pour l’Europe par Bertrand du Vignaud, grand connaisseur de l’histoire de l’art et homme d’entreprise. Au titre de son programme européen de restauration et d’ouverture au public de décors intérieurs d’exception, il a obtenu du Board de New York l’adoption de la grande Salle à manger d’honneur du Palais Royal de Venise, dans le cadre du projet mis en œuvre par le Comité français pour la sauvegarde de Venise, dont il est également le Secrétaire général.

 

L’expérience et la ténacité de ce spécialiste de la préservation des monuments nous ont été précieuses à plusieurs égards. D’abord pour surmonter d’innombrables obstacles administratifs (il suffira d’observer que nous devons traiter, à un moment ou à un autre avec sept administrations, y compris l’Unesco), et ce sans faire perdre patience aux donateurs: en l’occurrence le Wilson Challenge for the preservation of our heritage, qui a du porter sa contribution -initialement prévue pour un montant de deux cent cinquante mille dollars- à quatre cent mille dollars, non pas en raison d’une évolution des prix (nos devis initiaux étant toujours respectés) mais du glissement du dollar rendu sensible par l’allongement des délais administratifs. L’expertise technique du président européen du WMF fut tout aussi précieuse lors des étapes successives d’une restauration menée avec un grand sens des nuances par la Corest, et d’ autant plus délicate qu’il s’agissait d’une pièce d’un raffinement extrême, créée par le décorateur et peintre  Giuseppe Borsato: disciple très doué de Percier et Fontaine, ce Vénitien publia en Italie leur “Recueil des décorations intérieures”, bible du style Empire, qu’il compléta par ses propres décors réalisés notamment au Palais Royal de Venise. L’inauguration conjointe de cette pièce par notre Comité et son mécène le WMF, en 2009, donna lieu à une réception réunissant cent vingt personnalités italiennes et étrangères venues de plusieurs pays d’Europe, qui a permis à chacun de prendre conscience de l’importance et de la qualité du travail réalisé.