Appartements de Sissi

C’est ici que s’ouvre le nouveau parcours, inauguré en 2012, qui se déploie le long des salles “impériales” du Palais Royal : c’est le fruit d’une opération complexe et attentive de réhabilitation, qui s’est achevée par l’acquisition et la restauration de neuf salles, occupées précédemment par des bureaux de l’administration publique, et réalisée grâce au Comité Français pour la Sauvegarde de Venise et à la collaboration fondamentale des différents Organes du Ministero per i Beni e le attività Culturali.

La décoration de ces espaces, qui remonte à l’époque des Habsbourg – même s’il persiste souvent de précieux éléments de la période napoléonienne – a été effectuée en deux phases : la première, qui va de 1836 à 1838, a eu lieu en prévision de l’arrivée de l’empereur Ferdinand Ier, qui y séjourna lorsqu’il fut couronné roi de la Lombardie et de la Vénétie à Milan, en septembre 1838 ; la seconde phase, qui va de 1853 à 1856, a été exécutée pour la visite d’état des jeunes souverains François-Joseph et Elisabeth, dite “Sissi”, qui s’est déroulée sur trente-huit jours, entre novembre 1856 et janvier 1857. L’impératrice y habitera à nouveau pendant sept mois, entre octobre 1861 et mai 1862, où son époux “Franzi” viendra lui rendre visite en train au moins une dizaine de fois depuis la ville de Vienne. Les pièces composant ses appartements, dont le boudoir où règne une atmosphère imprégnée d’intimité et de douce tranquillité, figurent parmi les salles les plus ravissantes du parcours.

Salon des Dames d'honneur de l'Impératrice

mécénat de LVMH Moet Hennessy Louis Vuitton

La décoration de cette salle, qui est également l’œuvre de Giuseppe Borsato, a été réalisée en 1838 en prévision de l’arrivée de l’empereur Ferdinand Ier, qui devait venir en visite en qualité de roi du royaume lombard-vénitien. Conçue comme salle du trône, elle revêtira en fait, au fil du temps, différentes fonctions. Elle deviendra, notamment, la salle d’attente lorsque la plus ample salle qui lui fait suite sera utilisée pour les audiences privées, tout d’abord de l’empereur ou du vice-roi, puis de l’impératrice Elisabeth. Sous le plafond à voûte se trouvent des panneaux en clair-obscur, peints à fresque avec des armes classiques et des éléments architecturaux en trompe l’œil. À noter également deux blasons du royaume lombard-vénitien, dotés de la guivre des Visconti de Milan et du lion de Saint-Marc de Venise, surmontés de la Couronne de fer soutenue par des couples de figures allégoriques. La tapisserie rouge et or (Rubelli – Venezia) reproduit fidèlement la tapisserie – probablement française – qui y avait été posée en 1854 et qui a été conservée sous celle d’aujourd’hui. Les meubles de style Empire sont les meubles originaux. Le grand lustre en verre orné de fleurs polychromes est un Murano du XVIIIe siècle.
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Salon des Audiences de l'Impératrice

mécénat de France Majoie Le Lous (plafond) et de divers donateurs (participants au week-end de juin 2012)

C’est une salle située à l’angle du palais, une des dernières pièces ‘publiques’ attenante aux appartements privés de Sissi. C’est ici que l’impératrice, pendant ses séjours vénitiens de 1856/57 et de 1861/62, recevait des personnes seules ou de petits groupes autorisés. La décoration du plafond frappe par sa sobriété et son élégance, dues à ses stucs de teintes pâles et à sa frise ornée de motifs végétaux et de griffons classiques en stuc doré sur fond vert. Elle remonte probablement à la fin du XVIIIe siècle, donc à l’époque où Venise était encore la Sérénissime République, et ces salles étaient le siège des Procurateurs de Saint-Marc. À l’occasion du séjour de Sissi et de François-Joseph, entre 1854 et 1856, on renouvela le revêtement en bois de cette pièce, ainsi que la tapisserie de couleur rouge et crème, qui a été gardée sous la fidèle reproduction d’aujourd’hui. Les huit grands fauteuils vénitiens du XVIIIe siècle, gravés et dorés qui décorent cette salle, conservent encore les brocarts en velours d’origine. Le grand lustre est en verre de Murano (XIXe siècle).
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Cabinet pour la toilette de l'Impératrice

mécénat de divers donateurs (participants au diner à l’Ambassade d’Italie en avril 2011)

Il y avait, à l’origine, une baignoire en marbre, discrètement enveloppée d’un rideau de soie qui formait comme un petit pavillon tout autour. Naturellement, ce cabinet de toilette n’était pas accessible depuis la salle des audiences, mais seulement depuis les pièces des appartements privés de l’Impératrice qui se situent, dans le parcours actuel, aussitôt après cette pièce. La décoration en est sobre : elle est constituée de marmorini (stucs) de couleur crème et au-dessus des portes paraissent de fins motifs à la fois classiques et Renaissance. Le lustre de la fin du XVIIIe siècle, doté de pendeloques en cristal biseauté, provient probablement d’Europe centrale.

Bureau de l'Impératrice

mécénat de Monsieur et Madame Henry Hermand

Cette pièce, qui avait été utilisée autrefois par la vice-reine du royaume lombard-vénitien, servit aussi de cabinet privé pour Sissi, réservé à la lecture et à l’écriture. La décoration résulte de la superposition d’interventions successives. Le registre inférieur des murs, en faux marbre clair et surmonté de panneaux, remonte probablement à l’époque napoléonienne. Dans les panneaux de plus petite taille, situés aux angles et sur les côtés des portes, sont peints des motifs et des figures de couleurs sur fond clair et d’inspiration à la fois classique et Renaissance, qui paraissent également sur la frise courant sur tout le plafond (dont il ne reste qu’un fragment, mais bien conservé). Lors des remaniements advenus en 1854 -1856, on revit la décoration qui fut refaite en partie et modifiée par l’ornemaniste Giovanni Rossi, qui inséra sur les murs des groupes figuratifs allégoriques, mais dont le résultat n’est pas très heureux. Après 1866, la cour de Savoie italienne procéda à d’autres modifications encore et recouvrit par exemple les plus grands panneaux disposés sur les murs et le plafond de la teinte verte visible actuellement. Le lustre de Murano du début du XIXe siècle ne manque pas d’intérêt : avec ses gouttes en verre soufflé, il constitue la réponse vénitienne à la vogue dominante des lustres en cristal de Bohême.
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Boudoir de l'Impératrice

mécénat de Madame Alain Mérieux et de Mademoiselle Antonia Mérieux

Dans le cadre des travaux commencés en 1854, l’ornemaniste Giovanni Rossi conçoit, pour cette petite pièce intime destinée à la très jeune Elisabeth, une nouvelle décoration où les murs et le plafond, réalisés en très fin marmorino (stuc) d’un magnifique ton gris-bleu, présentent des inclusions de micro-cristaux brillants. Sur le pourtour, de légères guirlandes et des motifs fantaisistes naissent de l’enchevêtrement de stucs blancs très fins et d’ornements en couleurs et en or d’un relief imperceptible, et présentent différentes petites fleurs polychromes. Parmi ces fleurs – et c’est clairement un hommage aux préférences de Sissi – se distinguent surtout du muguet et des bleuets. Des brins de muguet en métal doré se mêlent également aux stucs réalisés dans les angles du plafond et figurent aussi parmi les découpures sur la cantonnière du rideau. Sur la corniche, et au-dessus des portes, des aigles en stuc soutiennent les armoiries des royaumes d’Autriche et de Bavière. La partie figurative, effectuée à l’huile, est hélas mal conservée : le médaillon peint au milieu du plafond présente La déesse protectrice des arts (dont les traits rappellent ceux de l’impératrice) et celui qui orne le mur représente La toilette de Vénus. Le lustre en forme de ‘cloche’, en cristal biseauté de Bohême, est du début du XIXe siècle.
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Chambre de l' Impératrice

mécénat de Patricia et Carlo Viganò

Cette vaste pièce fit office de chambre à coucher pour l’impératrice Elisabeth à partir de l’année 1856. Comme il n’y avait pas de cheminée, elle était chauffée par un grand poêle ‘à colonne’ en céramique, aujourd’hui disparu. La voûte du plafond présente intégralement la décoration néoclassique de l’époque napoléonienne, réalisée dans les années 1810. Dans les compartiments géométriques, qui sont très probablement de Giuseppe Borsato, s’insèrent des figures peintes à fresque par Giovanni Bevilacqua, aux teintes agréablement ténues (Vénus et Péristère avec Cupidon, Vénus en présence de Jupiter, Toilette de Vénus, Jugement de Pâris). Les modifications advenues à partir de 1854 consistent dans la pose de la riche tapisserie néo-baroque bleue et or. Ici aussi, le tissu original a été conservé sous la tapisserie actuelle, qui la reproduit à l’identique (Rubelli – Venezia). Le lit de l’impératrice, qui a disparu, était en style baroque tardif et était entouré de tentures soutenues par un baldaquin métallique. L’ancienne fonction de cette pièce est aujourd’hui évoquée par la simple présence d’un meuble historique d’exception : la dormeuse en pur style Empire du beau-fils de Napoléon, Eugène de Beauharnais (qui porte l’initiale du prénom), vice-roi du court royaume d’Italie fondé par Bonaparte et qui dura de 1806 à 1814. Cette dormeuse est l’un des rares meubles napoléoniens à être toujours resté dans le Palais Royal. Les autres pièces présentes dans cette salle datent de la même époque et sont du même style. À remarquer également l’élégance du lustre néoclassique en bronze doré dit ‘a coppa-lucerna’ (en forme de lampe à huile).
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Antichambre de l' Impératrice

mécénat de la Fondation Florence Gould

Cette pièce servait de passage entre les appartements privés de l’Impératrice Elisabeth, “Sissi”, et ceux habités par l’Empereur François-Joseph. Depuis le balcon, on peut jouir d’une vue splendide sur les Jardins Royaux, le Bassin de Saint-Marc et l’île de Saint-Georges qui s’étend juste en face. Cette salle conserve aussi sur son plafond voûté l’admirable décoration néoclassique de l’époque napoléonienne, réalisée par Giuseppe Borsato (1810-1811) : il s’agit d’une trame géométrique régulière, à faux caissons, présentant des formes rondes et octogonales. Dans les octogones figurent, sur un fond délicatement peint en vert, de petits groupes de figures mythologiques inspirées des peintures romaines d’Herculanum. La tapisserie rouge, posée en 1854, est conservée, dans cette pièce aussi, sous la copie actuellement visible. Le lustre néoclassique ‘a coppa-lucerna’ (en forme de lampe à huile) est en bronze doré.
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Salle à manger Ovale du Prince Eugène de Beauharnais

mécénat de la Fondation Florence Gould

Cette salle néoclassique de forme ovale, imprégnée d’une très douce harmonie, constitua toujours un espace de transition entre les salles ‘publiques’ du Palais Royal situées du côté de la Place Saint-Marc et les appartements royaux, disposés en enfilade sur le côté donnant sur les Jardins et le Bassin. C’était le lieu, en outre, où confluaient différents passages ‘secrets’, qui servaient de dégagement aux pièces habitées et étaient à l‘usage du personnel de service. Au cours des séjours de François-Joseph et d’Elisabeth, elle servit aussi de salle où le couple impérial prenait son petit déjeuner, mais aussi ses déjeuners et ses dîners privés. La salle néoclassique fut conçue et décorée pour la cour napoléonienne par Giuseppe Borsato en 1810-1811. Elle connut quelques retouches et quelques changements de couleurs en 1854 – 1856, qui furent sans doute l’œuvre de Giovanni Rossi. La voûte en ‘parapluie’, constituée de l’union de huit voûtains semi-circulaires, donne une agréable sensation d’espace. La décoration, qui s’inspire des motifs de Pompéi, présente de fines vrilles de vigne stylisées, des plaques et des médaillons où paraissent des oiseaux et des divinités (Neptune, Apollon, Junon, Apis). Les murs, scandés par de fausses semi-colonnes en stuc, sont décorés de panneaux géométriques ornés d’or, présentant un imperceptible relief, des motifs en clair-obscur et des fleurs polychromes.
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