Grands Appartements

À la chute de la Sérénissime République (1797), Venise passe sous la domination française jusqu’en 1814, puis elle intègre l’empire des Habsbourg, et en 1866, elle est annexée à l’état italien.

C’est à cette phase de son histoire que remonte le Palais Royal, comprenant aussi bien des réalisations entièrement nouvelles – comme l’Aile Napoléonienne qui clôt la Place Saint-Marc en face de la Basilique, ainsi que les Jardins donnant sur le Bassin -, que des édifices anciens que l’on destine alors à d’autres fonctions, comme les Nouvelles Procuraties du XVIe siècle, situées sur le côté sud de la Place, la Libreria Marciana (Bibliothèque) et, en partie, la Zecca (ou Hôtel de la Monnaie).

L’Aile Napoléonienne a été construite sur la volonté de Bonaparte, au moment où Venise a été insérée dans le Royaume d’Italie de courte durée qu’il avait fondé (1806-1814) et dont le vice-roi était son beau-fils, Eugène de Beauharnais. Pour obtenir l’espace nécessaire à cette construction, on démolit alors l’église de San Geminiano, qui était très ancienne mais qui avait été reconstruite au milieu du XVIe siècle par Jacopo Sansovino.

Le projet de ce nouvel édifice à la façade monumentale, doté d’un porche très suggestif et d’un ample escalier d’honneur, est de Giuseppe Soli et Lorenzo Santi. C’est ce dernier qui s’est occupé, entre les années 1820 et 1830, de tout l’aménagement du Palais Royal. Dans les espaces des Nouvelles Procuraties, qui avaient été entre temps modifiés, on établit parallèlement un nouveau programme de décoration, fondé sur des stylèmes néoclassiques et qui fit l’objet de maints remaniements, notamment sur l’initiative du peintre vénitien Giuseppe Borsato.

Les travaux ne s’achevèrent qu’au milieu du XIXe siècle. Le Palais Royal accueillit donc, sous la domination autrichienne, la cour des Habsbourg lors de ses fréquents séjours à Venise et deviendra, à partir de 1866, la résidence vénitienne des rois d’Italie.

L’itinéraire qui se déploie dans les salles de représentation et dans les appartements du palais, qui s’est enrichi en 2012 de neuf salles réouvertes au public, permet de saisir, à travers les décorations, les ornementations et le mobilier, l’évolution de la culture, du goût et du langage artistique de toute une époque.

Mais le Palais Royal, qui constituait quasiment le contrepoint à l’ancien Palais des Doges et ouvrait de manière emblématique une nouvelle page de l’histoire de Venise, se présentait, après l’histoire millénaire de la République, comme le siège “moderne” des nouveaux rois et empereurs.

Sur le plafond de l’escalier monumental : Sebastiano Santi (Murano, 1789-Venise, 1866), La gloire de Neptune, 1837-1838, fresque.

Portique donnant accès au Palais royal et à la Place Saint-Marc

mécénat de la Fondation Florence Gould

Grand escalier d’honneur

mécénat de la Fondation Florence Gould

Before After

Vestibule d’honneur

mécénat de la Fondation Napoléon

Before After

Salle de bal

 mécénat de divers particuliers

Before After

La Salle à Manger d’honneur

mécénat du World Monuments Fund

Attenante au grand salon d’honneur, cette salle avait deux fonctions : elle servait de salle pour les repas non officiels – comme les repas quotidiens ‘de travail’ du cabinet du Gouvernement – ainsi que d’antichambre à la Salle du trône de Lombardie et de Vénétie. Tout comme le Salon, elle fut restructurée en 1836. La décoration, conçue et réalisée par Giuseppe Borsato en cette même année, est l’une des plus réussies du palais et atteste que le goût néoclassique a perduré bien au-delà de l’époque napoléonienne. Les murs sont ornés de précieuses fresques polychromes présentant des motifs de chandeliers et entourées de marmorini (stucs) aux délicats tons gris-violets et verts-or, alternant avec des figures ailées en relief et en stuc doré. Sous tout le plafond voûté, décoré de “grotesques”, court une frise où se suivent des figures de divinités marines. À remarquer, outre le mobilier néoclassique d’origine, le fastueux surtout français en bronze doré (qui lui, cependant, n’appartenait pas, à l’époque, au Palais Royal).
Before After

Salle du Trône

mécénat de la Compagnie Plastic Omnium

L’itinéraire de la visite commence par le hall réservé à l’accueil du musée et qui se distingue par ses sobres ornementations de style néoclassique tardif. En prenant ensuite à gauche, on parvient à la Galerie ou Loggia Napoléonienne qui se déploie sur le côté le plus court de la place Saint-Marc, puis on accède à la Salle du Trône et à la Salle à Manger, donnant également sur la place. Juste en face se trouve l’entrée de la Salle de Bal aux dimensions imposantes, suivie de neuf salles qui donnent sur le Bassin et sur les Jardins, et qui ont été réouvertes au public en 2012. L’ensemble constitue le cœur des espaces de représentation du Palais Royal, qui a été conçu pendant la période de domination française (1806-1814) et a été achevé vers les années 1840, pendant la domination autrichienne. Cet édifice a fait l’objet d’autres remaniements encore au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Le Salon, la Galerie et les autres salles donnant sur la place présentent les pièces les plus importantes de la riche collection de sculptures d’Antonio Canova (1757 / 1822), qui s’intègre parfaitement aux décorations et au mobilier et constitue un haut témoignage de l’art néoclassique, très attentif aux découvertes archéologiques de la seconde moitié du XVIIIe siècle, notamment à celles qui ont résulté des fouilles de Pompéi. Les neuf salles disposées du côté du Bassin et des Jardins, qui sont aussi bien des salles de représentation que des appartements privés, attestent également l’évolution du style Empire au cours de la période des Habsbourg, qui adopte peu à peu l’intimité et la fluidité du goût Biedermeier qui s’imposait alors progressivement dans les principales cours européennes.
Before After
Before After

Grand salon des paysages

mécénat de Eric et Caroline Freymond

Galerie Napoléonienne

mécénat de Hubert, Patricia, Jérôme-François, Christian, Olivier et Sylvia Zieseniss