
© Photo Joan Porcel.
Concluant 22 ans de restauration, grâce au mécénat du Comité français pour la sauvegarde de Venise, 11 salles du Palazzo Reale, sur la place Saint-Marc, ont ouvert au public le 15 juillet.
L’art décoratif du XIXe siècle ? Une horreur à éliminer au plus vite ! Au lendemain de la Première Guerre mondiale, c’est la position de Pompeo Molmenti (1852-1928), sous-secrétaire d’État aux Antiquités et aux Beaux-Arts. Cet érudit, auteur d’une monographie de référence sur Tiepolo, qui aidera à faire passer des lois de défense du patrimoine et donnera au musée Correr son actuel emplacement prestigieux place Saint-Marc (il était auparavant au Fondaco dei Tedeschi), n’y va pas de main morte. À Venise, il saccage plusieurs salles des Procuraties nouvelles. Le motif : les libérer « des horreurs qu’y ont laissées les dominateurs étrangers » et effacer le souvenir du Palais royal, conservatoire remarquable de l’art néoclassique. Il n’épargne que celles où est exposé Canova, gloire intouchable. « Ce Palais royal a été victime d’une damnatio memoriae, explique Jérôme Zieseniss, président du Comité français pour la sauvegarde de Venise, association créée par Gaston Palewski, un fidèle du général de Gaulle, à la suite des inondations catastrophiques à Florence et Venise en 1966.